Pourquoi certains logements rénovés consomment plus que prévu ?

Un paradoxe fréquent : une maison rénovée, mais une facture inchangée.

Modifié le 29 octobre 2025
Logement rénové
Sommaire

De nombreux propriétaires investissent aujourd’hui dans la rénovation énergétique de leur logement, espérant voir leurs factures d’électricité ou de gaz fondre dès le premier hiver.
Et pourtant… plusieurs mois plus tard, certains constatent une baisse bien plus faible que prévue, voire une consommation identique.

Ce constat n’est pas isolé : selon l’ADEME, près d’un tiers des ménages rénovés constatent un écart notable entre les économies d’énergie estimées et celles réellement observées.
Un paradoxe frustrant, mais explicable. Car la performance énergétique d’un logement ne dépend pas uniquement des travaux réalisés, mais aussi de la manière dont le bâtiment est exploité et régulé après rénovation.

"🤔 Selon l’ONRE, 1 000 € investis dans des travaux n’entraînent en moyenne qu’une baisse de 0,69 % de la facture énergétique, soit près de huit fois moins que les économies théoriques estimées."
Observatoire National de la Rénovation Énergétique (ONRE), Rapport juillet 2025

📊 Comprendre la différence entre performance théorique et usage réel

Le DPE : une estimation, pas une mesure réelle

Le Diagnostic de performance énergétique (DPE) constitue souvent le premier indicateur pour un logement. Mais il faut voir ce qu’il est — et ce qu’il n’est pas.

🧾 Avant juillet 2021 : un DPE basé sur les factures… et donc sur les usages

Avant la réforme du 1er juillet 2021, le Diagnostic de Performance Énergétique reposait sur deux méthodes distinctes selon le type de bien :

  • Méthode sur factures → pour les logements anciens, basée sur la consommation réelle du foyer.
  • Méthode conventionnelle → pour les logements neufs, fondée sur un calcul théorique standardisé.

Cette coexistence rendait les résultats difficiles à comparer et souvent injustes entre deux logements pourtant similaires.

⚠️ Les principales limites du DPE d’avant 2021

  1. Dépendance aux comportements : Le diagnostic reflétait surtout la manière dont les occupants utilisaient le logement (température choisie, durée d’absence, chauffage d’appoint, etc.), pas sa performance thermique réelle.
  2. Données incomplètes ou partielles : Les factures étaient souvent manquantes, couvrant mal certaines périodes ou un usage partiel du chauffage.
  3. Multiplicité des énergies : Bois, fioul, électricité… certaines consommations étaient mal estimées ou non comptabilisées, faussant les résultats.
  4. Variabilité climatique et des prix : Les hivers doux ou rigoureux et la fluctuation du coût de l’énergie rendaient les comparaisons d’une année à l’autre peu fiables.
  5. Biais social : Les ménages modestes, se chauffant peu, apparaissaient “vertueux”, tandis que des foyers chauffant davantage semblaient “énergivores” — le DPE mesurait donc les usages, plus que le bâti.

🧮 Depuis juillet 2021 : un DPE 100 % conventionnel

Depuis la réforme du 1ᵉʳ juillet 2021, le DPE est devenu unique, opposable et entièrement conventionnel. Cela signifie qu’il ne se base plus sur les factures réelles des occupants, mais sur un calcul standardisé reposant sur les caractéristiques techniques du logement, afin de pouvoir comparer les logements entre eux de manière objective.

⚠️ Les principales limites du DPE depuis 2021

  1. Hypothèses d’usage irréalistes : Le calcul suppose une température intérieure fixe à 19 °C et une occupation standardisée, alors que dans la réalité, les foyers vivent différemment (21–22 °C, télétravail, absences variables). Le DPE reste donc déconnecté des usages réels.
  2. Infiltrations d’air standardisées : L’étanchéité à l’air est estimée selon l’année de construction, sans mesure réelle. En pratique, la qualité de pose, les rénovations partielles ou les fissures peuvent modifier considérablement les déperditions.
  3. Eau chaude liée à la surface du logement : Le DPE déduit la production d’eau chaude sanitaire de la surface habitable, et non du nombre d’occupants. Résultat : les petits logements très occupés sont sous-évalués, et les grands peu habités, surévalués.
  4. Valeurs par défaut pénalisantes : En l’absence de justificatifs (factures, photos, attestations), le diagnostiqueur doit appliquer des valeurs défavorables. Les logements rénovés sans preuve documentaire peuvent ainsi être déclassés de plusieurs lettres.
  5. Volumes non chauffés mal modélisés : Les garages, combles ou caves ventilées sont souvent simplifiés dans le modèle, ce qui entraîne des erreurs sur les déperditions réelles et un classement parfois inadapté à la situation du logement.

🏠 Le DPE, une référence nationale à interpréter avec recul

Pour bien comprendre, le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) constitue aujourd’hui le seul indicateur officiel permettant d’évaluer la performance énergétique d’un logement selon une méthode commune. Il découle directement de la transposition en droit français de la directive européenne 2002/91/CE, relative à la performance énergétique des bâtiments.

Son objectif : informer les occupants et les acquéreurs, valoriser les logements performants et identifier ceux à rénover, afin d’améliorer l’efficacité énergétique du parc immobilier français et de réduire les émissions de CO₂

Mais son rôle dépasse largement le cadre immobilier : les données issues des DPE sont consolidées à l’échelle nationale pour suivre l’état du parc résidentiel, contribuer à la comptabilité carbone et mesurer les avancées vers la neutralité énergétique à horizon 2050, conformément à la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC).

Pour autant, le DPE reste un outil théorique. Il s’appuie sur des scénarios conventionnels (température fixée à 19 °C, occupation standardisée, habitudes moyennes) qui ne reflètent pas toujours la réalité des usages. Et comme il est établi par un diagnostiqueur humain, il peut comporter des erreurs d’interprétation ou d’observation : un isolant mal renseigné, un système de chauffage mal identifié ou une donnée manquante peuvent altérer le résultat final.

Enfin, un DPE est valable dix ans, même après d’importants travaux. De nombreux logements rénovés conservent ainsi un diagnostic obsolète, souvent incohérent avec leurs performances réelles.

👉 Le DPE demeure donc un outil indispensable, mais qu’il faut interpréter avec prudence, surtout lorsqu’il s’agit d’évaluer la performance énergétique réelle d’un bien.

DPE théorique

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🔥 L’influence des comportements quotidiens

Même le meilleur des logements peut consommer davantage que prévu, simplement à cause des habitudes de ses occupants. La performance énergétique ne dépend donc pas seulement des matériaux, mais aussi de la manière dont on vit au quotidien.

Des gestes anodins, mais coûteux en énergie

De petits comportements répétés peuvent faire grimper la facture sans que l’on s’en rende compte :

  • Chauffage trop élevé : passer de 20 °C à 23 °C augmente la consommation d’environ +20 %.
  • Aération prolongée : laisser les fenêtres ouvertes plusieurs minutes tout en chauffant gaspille plusieurs centaines de kWh par an.
  • Chauffages d’appoint électriques : très énergivores, ils peuvent annuler les économies liées à une isolation performante.
  • Absence de programmation : chauffer toutes les pièces en continu, même inoccupées, fait perdre l’intérêt d’une régulation intelligente.

D’après une étude de l’UFC-Que Choisir, la baisse moyenne de consommation après travaux est d’environ 2 236 kWh/an, soit 200 à 450 € d’économies par logement.
Mais les écarts sont considérables : certains foyers gagnent bien plus, d’autres beaucoup moins.

👉 Le constat est clair : ce ne sont pas les travaux seuls qui garantissent les économies, mais l’usage qu’on en fait.

Poêle à bois

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♻️ L’effet rebond énergétique

Un autre facteur souvent méconnu, mais très courant, est l’effet rebond énergétique. Lorsqu’un logement devient plus performant, il devient aussi plus confortable. Et ce confort retrouvé pousse souvent les occupants à… consommer davantage.

Comment il se manifeste

Après une rénovation réussie, un foyer peut :

  • Monter la température de consigne (“on peut enfin chauffer sans culpabiliser”) ;
  • Allonger la période de chauffe, en commençant plus tôt à l’automne et en prolongeant au printemps ;
  • Chauffer davantage de pièces, y compris celles qui étaient peu utilisées auparavant.

Résultat : la sensation de confort augmente, mais une partie des gains énergétiques disparaît.
Selon l’ADEME, cet effet rebond peut réduire les économies attendues de 10 à 30 %, surtout dans les logements passés d’un grand inconfort à un vrai confort thermique.

Thermostat trop puissant

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⚙️ Des causes techniques souvent sous-estimées

Lorsqu’un logement consomme plus que prévu malgré des travaux de rénovation, on incrimine souvent les comportements des occupants. Pourtant, les causes techniques sont tout aussi déterminantes. Souvent invisibles, elles expliquent une bonne partie de l’écart entre la performance énergétique attendue et la réalité des consommations.

1. Systèmes mal réglés ou surdimensionnés

🟩 Concerne surtout : maisons individuelles et petits immeubles collectifs

Un système de chauffage ou de production d’eau chaude mal dimensionné ou mal réglé peut engendrer une surconsommation importante.
Quelques exemples concrets :

  • Une pompe à chaleur trop puissante s’allume et s’éteint sans cesse (“cycles courts”), réduisant son rendement et sa durée de vie.
  • Une chaudière sans régulation adaptée continue de chauffer même lorsque la température intérieure est déjà atteinte.
  • Un plancher chauffant mal équilibré ou des conduits non isolés dissipent la chaleur inutilement.

💡 Un système bien dimensionné et bien réglé est souvent plus performant qu’un équipement dernier cri mal paramétré.

2. Manque de régulation et de pilotage intelligent

🟦 Concerne toutes les typologies : maisons, appartements, copropriétés

La régulation est la clé qui transforme une bonne enveloppe isolée en véritable performance énergétique.
Sans elle, les gains théoriques des travaux sont souvent perdus.

Quelques outils simples mais efficaces :

  • Thermostats programmables ou connectés, pour adapter automatiquement la température selon les horaires et la présence ;
  • Régulation par zone, afin de chauffer uniquement les pièces occupées ;
  • Réglages précis à la mise en service, souvent négligés, mais essentiels pour stabiliser la température et optimiser le confort.

👉 Même un logement bien isolé peut continuer à gaspiller de l’énergie sans un pilotage adapté.

3. Isolation incomplète ou ponts thermiques résiduels

🟨 Concerne surtout : maisons individuelles et copropriétés anciennes

Beaucoup de rénovations restent partielles, ce qui limite leur efficacité globale. Isoler les murs sans traiter les combles, ou changer les fenêtres sans revoir les volets, crée des ponts thermiques : des zones où la chaleur s’échappe.

Ces fuites invisibles peuvent représenter 5 à 15 % de pertes supplémentaires.

Selon l’Observatoire national de la rénovation énergétique (ONRE), les économies réelles mesurées via compteurs communicants sont souvent inférieures aux estimations théoriques.
Pour certains ménages chauffés à l’électricité, un simple “geste d’isolation” s’est même traduit par une économie négative, soit –114 € par an en moyenne.

💡 L’efficacité énergétique dépend donc de la cohérence globale des travaux, et non d’un seul geste isolé.

4. Circulateurs : un gisement d’économies encore sous-exploité

🟥 Concerne surtout : copropriétés et bâtiments collectifs

Souvent oubliés, les circulateurs de chauffage représentent pourtant un levier majeur d’économie d’énergie.
Ces petits moteurs, qui font circuler l’eau chaude dans les réseaux, fonctionnent souvent en continu et à vitesse fixe, même quand la demande est faible.
Résultat : jusqu’à 15 % de la consommation électrique des équipements techniques d’un immeuble peut provenir de circulateurs obsolètes.

Les nouveaux circulateurs à vitesse variable ajustent automatiquement leur puissance selon les besoins réels du bâtiment.
Cette seule intervention peut permettre jusqu’à 30 % d’économies d’électricité sur ce poste, pour un retour sur investissement souvent inférieur à 3 ans.

💡 Dans les copropriétés, la modernisation des circulateurs est une action simple, peu coûteuse, et sans gêne pour les occupants — mais encore trop rarement envisagée.

⚡ En résumé

Comprendre et corriger les écarts entre la performance énergétique réelle et théorique nécessite une approche globale, combinant optimisation technique, pilotage intelligent et entretien rigoureux des équipements.
Que l’on parle de maison individuelle ou de copropriété, c’est la somme de ces réglages fins qui permet d’atteindre une véritable performance énergétique durable, de réduire les charges et de valoriser le patrimoine immobilier.

Circulateur

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⚡ Comment garantir la performance réelle après rénovation

Atteindre une bonne classe énergétique sur le papier est une chose ; maintenir cette performance dans la réalité en est une autre. Pour qu’une rénovation tienne ses promesses dans le temps, il faut combiner mesure, réglage et suivi.

Voici les trois leviers essentiels pour garantir une performance durable et mesurable.

1. 📊 Réaliser un audit énergétique avant et après les travaux

L’audit énergétique est bien plus qu’une simple formalité : c’est le point de départ et le point d’arrivée d’une rénovation réussie. Il permet de comprendre le comportement thermique du bâtiment et de vérifier que les travaux produisent bien les effets attendus.

Un audit complet doit permettre de :

  • Mesurer la consommation réelle avant travaux, pour établir une référence fiable ;
  • Fixer des objectifs clairs en matière de confort, d’économie et d’émissions de CO₂ ;
  • Planifier les réglages post-travaux, notamment pour le chauffage, la ventilation et la régulation ;
  • Comparer la consommation après rénovation, afin de valider les résultats et corriger d’éventuels écarts.

Grâce à cette approche, la rénovation devient un processus mesuré et piloté, et non un simple chantier à réceptionner.

2. 📈 Mettre en place un suivi de la consommation

Une fois les travaux terminés, le suivi énergétique est la clé pour préserver les gains dans la durée.
Les outils modernes permettent aujourd’hui de surveiller la consommation en temps réel et de repérer toute dérive.

Quelques solutions simples et efficaces :

  • Compteurs communicants (Linky, Gazpar) pour suivre les consommations réelles ;
  • Tableaux de bord énergétiques, accessibles sur smartphone ou ordinateur ;
  • Alertes automatiques en cas d’anomalie ou de dépassement inhabituel.

Ce suivi régulier permet de détecter un réglage défaillant, une dérive de comportement ou une panne technique, et d’y remédier avant que les coûts n’explosent.

💡 Une rénovation performante ne s’arrête pas à la fin du chantier : elle se pilote au quotidien.

3. 🏗️ Choisir un interlocuteur unique et qualifié

La cohérence entre isolation, chauffage, ventilation et régulation est essentielle pour garantir une vraie performance. Trop souvent, les travaux sont réalisés par plusieurs entreprises sans coordination, ce qui génère des incohérences techniques et des pertes d’efficacité.

Pour éviter cela, il est préférable de :

  • Confier la rénovation à un interlocuteur unique, capable d’assurer la conception, la réalisation et le suivi global ;
  • Raisonner en rénovation complète (isolation + ventilation + chauffage) plutôt qu’en “gestes isolés” successifs.

Chez Hexa Rénov’, nous mettons un point d’honneur à accompagner nos clients au-delà des travaux : de l’audit initial jusqu’au suivi de la consommation, pour garantir une performance réelle, mesurable et durable.

Application énergétique

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🤝 Un accompagnement humain au service de votre rénovation

Chez Hexa Rénov’, nous croyons que la réussite d’une rénovation ne dépend pas seulement des matériaux ou des technologies, mais avant tout de l’écoute et du suivi humain.
Les outils numériques et l’intelligence artificielle prendront sans doute une place croissante dans notre métier, mais pour nous, le contact direct et la compréhension du terrain restent essentiels.

🎯 Notre rôle à vos côtés

Notre mission est simple : vous aider à réussir votre projet de rénovation, du premier diagnostic jusqu’à la fin des travaux, en toute sérénité.

Concrètement, nous :
✅ Prenons le temps de comprendre vos besoins : confort, économies d’énergie, contraintes budgétaires.
Proposons les solutions les plus adaptées à votre logement et à vos priorités.
Coordonnons les artisans pour garantir un déroulement fluide et des délais respectés.
Vérifions la qualité des travaux à chaque étape, pour que le résultat soit à la hauteur de vos attentes.

🏡 Une approche simple, efficace et adaptée à chacun

Chaque logement est différent, tout comme chaque propriétaire.
Que vous envisagiez une rénovation globale ou un travail ciblé (isolation, chauffage, menuiseries…), nous adaptons notre accompagnement à votre situation.
Notre objectif : que votre projet se déroule sans stress, avec un résultat durable et maîtrisé.

💬 Parlons-en simplement

Vous avez un projet en tête, mais ne savez pas par où commencer ?
Nous serons heureux d’en discuter avec vous, sans engagement.
Un simple échange permet souvent d’y voir plus clair et d’identifier les meilleures pistes pour améliorer votre confort et réduire vos dépenses énergétiques.

📞 Contactez Hexa Rénov’ dès aujourd’hui : nous serons ravis de vous accompagner, à votre rythme et selon vos besoins. 💡

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